Dans sa chronique du 10 novembre dans l'émission Lumière de l'orthodoxie, sur Radio Notre-Dame, le P. Christophe Levalois (photographie ci-contre, à la librairie L'Age d'Homme) a évoqué l'élection de l'archimandrite Job (Getcha) à la tête de l'Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale, ainsi que l'histoire et le présent de l'Archevêché. Le texte de cette chronique est ci-dessous.
Vendredi 1er novembre, à Paris, l’assemblée générale de l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale a choisi l’archimandrite Job Getcha et l’a proposé au Saint-Synode du Patriarcat œcuménique de Constantinople pour succéder au défunt Mgr Gabriel de Comane à la tête de l’Archevêché. Le lendemain matin, 2 novembre donc, le Saint-Synode du Patriarcat de Constantinople a procédé à l’élection canonique du père Job. Celui-ci sera consacré évêque le 30 novembre à Constantinople, puis intronisé archevêque le 5 décembre dans la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky à Paris.
L’Archevêché a déjà une longue et très riche histoire. Un décret du saint patriarche Tikhon de Moscou, en 1921, lui a donné le jour. En 1931, il s’est placé sous l’autorité du Patriarcat œcuménique de Constantinople. Remarquons que la présence orthodoxe russe en France est plus ancienne. Ainsi, la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky à Paris date de 1861. Néanmoins, la révolution de 1917 entraine l’exode de nombreux Russes. On estime qu’environ 200 000 réfugiés se sont établis en France. Aussi l’Archevêché s’est très vite développé et l’on compte jusqu’à 200 lieux de culte ouverts, certains provisoirement, durant la période de l’Entre-deux-guerres.
Cette émigration apporte avec elle un enrichissement culturel considérable pour la France, on le connait dans le domaine artistique, mais l’apport est aussi philosophique, avec Nicolas Berdiaev par exemple, religieux et spirituel. L’Institut Saint-Serge à Paris, fondé en 1925, au sein de l’Archevêché, a un rayonnement qui s’étend même par-delà les frontières de l’orthodoxie. C’est ce que l’on a appelé « l’Ecole de Paris », avec les remarquables figures, entre autres, des pères Serge Boulgakov, Nicolas Afanassiev, Georges Florovsky, Alexandre Schmemann, Jean Meyendorff, mais aussi de Paul Evdokimov et d’Olivier Clément. Il faut y rajouter, en-dehors de l’Institut Saint-Serge, Vladimir Lossky et Léonide Ouspensky. Toutes ces personnes ont œuvré en France à une redécouverte des racines de l’orthodoxie. Un héritage prestigieux devenu aujourd’hui universel.