Dans sa chronique du 2 mars sur Radio Notre-Dame, le P. Christophe a proposé une recension d'un livre qui vient juste de paraître: les Lettres de direction spirituelle de saint Théophane le Reclus (éditions des Syrtes). Le texte de cette recension est ci-dessous.
Saint Théophane le Reclus est un évêque russe du XIXe siècle. Il est l’une des grandes figures du renouveau de la spiritualité orthodoxe russe au XIXe siècle. Son nom, le Reclus, vient de ce que les 22 dernières années de sa vie, il a vécu en isolement, à sa demande. Les éditions des Syrtes viennent de publier la traduction des Lettres de direction spirituelle du saint évêque Théophane. Le livre vient tout juste d’être mis en librairie. Cette édition comporte aussi une introduction et des notes de Bernard le Caro. L’ouvrage constitue un excellent compagnon de route pour le Carême qui commence. L’édition russe a pour titre, également révélateur, Qu’est-ce que la vie spirituelle et comment y disposer son cœur ?
Georges Govorov, le futur Théophane est né en 1815. Après le séminaire, il étudia la théologie à l’Académie de Kiev, puis il devint moine, diacre et prêtre l’année où il finit ses études. Il fut ensuite enseignant à Novgorod, puis à Saint-Pétersbourg. Envoyé à la mission russe de Jérusalem, il y accomplit un important travail de traduction, notamment des Pères ascètes grâce à des manuscrits rares conservés à Jérusalem, à la laure de Saint-Sabas ou encore au Mont-Athos. Il occupa par la suite différents postes, dont un à Constantinople, puis en Russie où il fut nommé recteur de l’Académie ecclésiastique de Saint-Pétersbourg en 1857. Deux ans plus tard, il fut consacré évêque pour Tambov, puis pour Vladimir. Durant toutes ces années, il écrit, exercice où tout jeune déjà il avait révélé son talent. Il se montre aussi très bon prédicateur. Il dynamisa la vie des diocèses dont il avait la responsabilité. Mais il désirait, de plus en plus, se retirer dans un monastère pour s’y adonner à la prière et à l’écriture d’ouvrages. Cela fut accepté. Il mena d’abord la vie communautaire, puis vécut dans l’isolement jusqu’à sa naissance au ciel, le 6 janvier 1894. De son vivant, il était déjà considéré comme un saint. Plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient présentes lors de ses funérailles malgré les difficultés climatiques de la saison. Il a été canonisé en 1988.