Ci-dessous: le texte de l'homélie de Mgr Jean de Charioupolis prononcée dans notre église lors de la fête de saint Séraphin, le 15 janvier dernier.
" Frères et sœurs bien aimés, nous venons de célébrer la divine liturgie et d'élever nos cœurs vers le trône de Dieu, auprès de ce trône se tient notre saint Père Séraphin. Lui qui a été fidèle tout au long de sa vie, lui qui est comme nous venons de le dire source de consolation, source de miséricorde, parce qu'il a laissé le Christ vivre en lui. Il a laissé le Christ dans tous les états de sa vie - à la fois de sa Passion et de sa Résurrection - habiter son âme, habiter son corps, habiter sa vie. Et tel que saint Paul nous le dit : « ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi », et bien saint Séraphin a réalisé cette parole extraordinaire, « ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi. » Et c'est pour cela que saint Séraphin est celui vers lequel on va naturellement, on va poser le fardeau, on va poser notre douleur, on va poser nos angoisses. Parce qu'il est celui qui a expérimenté à la fois la douleur et la Croix du Seigneur, mais aussi la résurrection, la vie, la lumière. Et que disait-il à la fin de sa vie : ma joie. Il ne parlait que de joie, et notre foi chrétienne c'est une grande joie. Quelquefois nous pensons que la vie chrétienne c'est quelque chose de douloureux, d'affligeant : non ! Saint Séraphin nous dit : c'est la joie, parce que nous savons que Dieu vit en nous que nous vivons en lui et que nous sommes sauvés, que nous sommes ressuscités déjà avec lui. Saint Séraphin avait fait l'expérience de la résurrection dans l'aujourd’hui que Dieu lui donnait de vivre ; il avait fait l'expérience de la Croix, il avait fait l'expérience de la souffrance, mais il n'était pas resté à ce stade, il était allé jusqu'au bout, jusqu'à la résurrection. Alors frères et sœurs inspirons-nous de sa vie, dans notre vie quotidienne, ne nous laissons pas affliger par un esprit de faiblesse, un esprit de lourdeur, un esprit de douleur, mais soyons nous aussi dans cette dynamique de la Résurrection, soyons dans cette dynamique de la joie, soyons dans cette dynamique qui fait de nous vraiment des vivants, et saint Séraphin était vraiment le vivant par excellence puisque auprès de lui venait s'abreuver ceux qui avaient faim et soif de Dieu. Que nous soyons nous aussi des êtres qui apportons au monde cet amour infini que Dieu a pour chacun des vivants, comme saint Séraphin disait « ma joie » et laissait transparaître cette belle lumière de l'Esprit Saint ; il disait quel est le sens même de notre vie chrétienne sinon de vivre dans la lumière de l'Esprit Saint, d'acquérir cette lumière de l'Esprit Saint. Et bien soyons nous aussi de ses disciples, et soyons des disciples de la joie, soyons des disciples de la paix, soyons des disciples de l'amour, soyons des disciples de la miséricorde, soyons des disciples de la patience, comme Dieu nous y invite : patient, longanime, miséricordieux. Comme nous l'avons entendu dans l’Épître aux Galates, soyons ces êtres, et alors ainsi nous sommes vraiment des témoins, nous sommes des témoins que Dieu aime l'homme, que Dieu est l'Ami de l'homme. Amen."